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Lʼarthrose touche 18,5% de la population en Belgique. Cette maladie articulaire se caractérise par une destruction du cartilage qui sʼétend à toutes les structures de lʼarticulation. Et si on sʼy intéresse aujourdʼhui, cʼest parce que lʼenquête Stop-Arthrose II, initiative de lʼAFLAR (Association Française de Lutte Anti-rhumatismale) et de la Fondation belge de lʼArthrose (qui a initié "la journée mondiale de lʼarthrose") a été présentée en ce début de semaine.

Cette étude est une première en Belgique, mais comme le suggère le titre du rapport, un deuxième volet en France, où la première édition avait eu lieu en 2013. Près de 3500 patients Français et Belges, avec un diagnostic rapporté dʼarthrose, ont participé à lʼenquête entre le 12 septembre 2019 et le 1er janvier 2021. Notons quʼelle sʼest déroulée pendant la pandémie et cela a dʼailleurs permis de recueillir des informations supplémentaires sur la maladie. Les personnes ont pu livrer les principales répercussions de lʼarthrose sur leur qualité de vie, mais aussi expliquer les besoins et attentes en matière de prise en charge.

Lʼarthrose en quelques mots

Lʼarthrose est une maladie dégénérative extrêmement fréquente où la destruction du cartilage sʼétend à toutes les structures de lʼarticulation. On répertorie désormais 4 origines principales de la maladie : le vieillissement, lʼorigine métabolique, post-traumatique (après un accident, par exemple) et génétique.

En France, elle est la seconde cause dʼinvalidité. On pense souvent quʼelle ne touche que les personnes âgées, or ce nʼest pas toujours le cas, selon lʼenquête Stop-Arthrose II, plus dʼun tiers des patients interrogés avait des douleurs avant lʼâge de 40 ans. Selon les prévisions, 23% de la population française pourrait souffrir dʼarthrose en 2030 contre 17% actuellement. En cause : le vieillissement de la population, mais aussi “l’épidémie d’obésité qui s’installe en France”, explique le docteur Laurent Grange, médecin rhumatologue au CHU de Grenoble.

En Belgique, une enquête de 2008 montre quʼun peu plus de 13% de la population souffrait dʼarthrose. Il y avait deux fois plus de femmes que dʼhommes touchés par la maladie.

Autre constat réalisé à lʼépoque, les déclarations de souffrance liées à cette pathologie dépendent de la classe sociale et surtout du niveau de scolarisation. Le Professeur Yves Henrotin, docteur en kinésithérapie et réadaptation fonctionnelle, thérapeute manuel, fondateur et président de la Fondation Arthrose évoque quelques mécanismes pour expliquer ces liens : “la prise en charge, l’autogestion qui demande une certaine instruction, il y a aussi l’accès à l’éducation physique dispensée par les écoles […] on a là déjà une piste pour améliorer les choses, c’est d’améliorer aussi le niveau d’éducation et de scolarisation des personnes.”

La prise en charge

Activité physique et exercices de renforcement musculaire

La prise en charge non médicamenteuse est fondamentale. Le Professeur Yves Henrotin rappelle que la première chose à faire lorsque lʼon souffre dʼarthrose et quʼon est en surcharge pondérale, cʼest de perdre du poids. En précisant quʼil est important dʼassocier à cette perte de poids de lʼactivité physique et surtout des exercices de renforcement musculaire à réaliser tous les jours, à une certaine intensité et encadrés, si possible, par un professionnel de la santé.

 

Des solutions existent aussi pour rendre les activités quotidiennes moins douloureuses, comme, des chaussures ou des semelles adaptées, mais aussi surélever les chaises, les toilettes. Les cures thermales peuvent aussi aider (elles sont remboursées en France, pas en Belgique) ainsi que lʼacupuncture.

 

Selon ce docteur en kinésithérapie et réadaptation fonctionnelle, les solutions pharmacologiques ne doivent être utilisées que pour faciliter lʼactivité physique, le renforcement musculaire, etc. et en aucun cas pour les suppléer.

 

 

 

 

Médicaments

Lʼarthrose fait mal, raison pour laquelle on prescrit des antalgiques ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Les opioïdes peuvent aussi aider, mais en tenant comptent des risques. Dʼautres solutions existent comme, par exemple, des infiltrations de cortisone ou encore des compléments alimentaires à base dʼextraits de curcuma, etc.

Des solutions existent donc, pharmacologiques et non pharmacologiques, pour traiter lʼarthrose. Des traitements : “qui ont une efficacité, c’est vrai, faible à modérée. Mais c’est en associant plein de choses […] qu’on va améliorer la qualité de vie des patients”, résume le Docteur Laurent Grange.

Lʼenquête Stop-Arthrose II et la pandémie

La pandémie de coronavirus a été déclarée quelques mois après le début de lʼenquête. Cela a permis dʼétudier trois périodes : avant – confinement – pendant – la crise du coronavirus. Et ce qui a été observé, cʼest une dégradation du moral et de lʼétat de la santé générale des patients lors du premier confinement strict, mais aussi une augmentation de lʼintensité de la douleur.

Ces dégradations transitoires, le Professeur Yves Henrotin les explique par une probable diminution de lʼactivité physique, une prise de poids et une modification alimentaire, un isolement des patients et enfin plus de stress professionnel et familial. Pour le Dr Laurent Grange, lʼanalyse de ces données montre lʼimportance du premier traitement de lʼarthrose qui est de “bouger de manière adaptée”.

 

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