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Sincères remerciements aux experts du comité de rédaction de cette
brochure :

Mme Françoise Alliot-Launois, présidente AFLAR
Mme Laurence Carton, membre du conseil d’administration de l’AFLAR
Dr Alain Caubet, service de santé au travail et pathologie professionnelle du CHU de Rennes
Pr Gérard Chalès, rhumatologue professeur émérite
Dr Sylvie Le Bideau, médecin du travail, entreprise TOTAL
M. Samuel Libgot, ergonome, président GEDER
Pr Serge Perrot, rhumatologue, hôpital Cochin APHP, Paris
Mme Anna Picard, directrice COMETE France
Dr Didier Poivret, rhumatologue CPTS Metz
Mme Chantal Poupet, membre du conseil d’administration de l’AFLAR

 

Ce qui est terrible avec une polyarthrite rhumatoïde, c’est que les douleurs sont invisibles et la fatigue aussi. C’est aussi une chance que ça ne se voit pas.Je ne veux pas en parler à mon travail, c’est un choix personnel pour ne pas être étiquetée handicapée par mes collègues et mon directeur. »

A. atteinte de polyarthrite rhumatoïde

Mon travail fait partie de mon équilibre personnel, mais je vieillis et je réfléchis à arrêter mon activité professionnelle peut-être dans 2 ou 3 ans (j’ai 54 ans) ou continuer deux ou trois jours par semaine, mais je suis fatiguée et ai des difficultés à me mouvoir, monter dans le bus par exemple, donc je vais m’organiser pour un covoiturage pour pouvoir continuer.

A. atteinte d’arthrose

 

1 PRÉPARER SON ENTRÉE DANS LA VIE ACTIVE
2 SE FAIRE AIDER TOUT AU LONG DU PARCOURS PROFESSIONNEL
3 PARLER (OU NON) DE SA MALADIE DANS LE CADRE PROFESSIONNEL
4 TROUVER UN EMPLOI
5 SE MAINTENIR DANS SON ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE ET PRÉPARER L’AVENIR
6 TÉLÉTRAVAIL ET RHUMATISMES
7 CHANGER D’ORIENTATION PROFESSIONNELLE OU QUITTER L’EMPLOI

 

Vous pouvez lire la suite du livret ci-dessous

 

Brochure Travail AFLAR

 

 

 

Travailler

même si… on est atteint

de maladies rhumatismales chroniques

Sincères remerciements aux experts du comité de rédaction de cette brochure :

Mme Françoise Alliot-Launois, présidente AFLAR

Mme Laurence Carton, membre du conseil d’administration de l’AFLAR

Dr Alain Caubet, service de santé au travail et pathologie professionnelle du CHU de Rennes

Pr Gérard Chalès, rhumatologue professeur émérite

Dr Sylvie Le Bideau, médecin du travail, entreprise TOTAL

M. Samuel Libgot, ergonome, président GEDER

Pr Serge Perrot, rhumatologue, hôpital Cochin APHP, Paris

Mme Anna Picard, directrice COMETE France

Dr Didier Poivret, rhumatologue CPTS Metz

Mme Chantal Poupet, membre du conseil d’administration de l’AFLAR

«

Ce qui est terrible avec une polyarthrite rhumatoïde, c’est que les douleurs sont invisibles et la fatigue aussi. C’est aussi une chance que ça ne se voit pas.

Je ne veux pas en parler à mon travail, c’est un choix personnel pour ne pas être étiquetée handicapée par mes collègues et mon directeur. »

«

A. atteinte de polyarthrite rhumatoïde

Mon travail fait partie de mon équilibre personnel, mais je vieillis et je réfléchis à arrêter mon activité professionnelle peut-être dans 2 ou 3 ans (j’ai 54 ans) ou continuer deux ou trois jours par semaine, mais je suis fatiguée et ai des difficultés à me mouvoir, monter dans le bus par exemple,

donc je vais m’organiser pour un covoiturage pour pouvoir continuer. »

A. atteinte d’arthrose

SOMMAIRE

MALADIES RHUMATISMALES DROIT ET TRAVAIL 02

  1. PRÉPARER SON ENTRÉE DANS LA VIE ACTIVE 10

  2. SE FAIRE AIDER TOUT AU LONG DU PARCOURS PROFESSIONNEL 12

  3. PARLER (OU NON) DE SA MALADIE DANS LE CADRE PROFESSIONNEL 16

    5

  4. TROUVER UN EMPLOI 22

SE MAINTENIR DANS SON ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE

ET PRÉPARER L’AVENIR 24

  1. TÉLÉTRAVAIL ET RHUMATISMES 30

  2. CHANGER D’ORIENTATION PROFESSIONNELLE OU QUITTER L’EMPLOI 32

MALADIES RHUMATISMALES CHRONIQUES DROIT ET TRAVAIL

L’activité professionnelle est un aspect important de notre vie sociale. Même si l’on est atteint de maladie rhumatismale, suivre des études, débuter une vie professionnelle, se maintenir dans l‘emploi, c’est possible ! Cela nécessite d’identifier, à chacune des étapes de votre parcours, les différents référents (professionnelsde santé, du social, structures, associations…) qui pourront vous accompagner.

«

J’ai accepté la maladie et décidé de prendre le dessus sur elle. Je n’ai pas informé mon premier employeur de peur de ne pas être recrutée. Comme une bonne relation s’est établie avec mon employeur, je lui ai ensuite parlé de ma maladie. Je n’ai eu aucun arrêt de travail depuis ma prise de poste. »

M. atteinte de Spondyloarthrite

«

Malgré ma maladie active,j’ai pu m’expatrier 7 ans pour mon travail. »

J. atteinte de Polyarthrite rhumatoïde

«

J’ai discuté de ma maladie et

de mes difficultés avec ma hiérarchie. Nous avons mené une réflexion commune et un jour une opportunité s’est présentée : le départ d’une collègue. La direction

m’a proposée le poste en aménageant mes horaires. »

A. atteinte de Spondyloarthrite

Parmi les maladies rhumatismales chroniques, les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC), l’arthrose et la fibromyalgie sont des pathologies qui provoquent des douleurs chroniques invalidantes et/ou des limitations de mouvements chez des personnes pourtant en âge de travailler.

QUELQUES CHIFFRES CLÉS SUR LES MALADIES RHUMATISMALES EN FRANCE

MALADIE NOMBRE DE PERSONNES CONCERNÉES

ÂGE MOYEN D’APPARITION

150 000 personnes

45 ans

Polyarthrite Rhumatoïde (PR)1

COMMENTAIRES

Elle touche 0,3 % de la population française4

Généralement avant 40 ans

En 2001, la prévalence de la PR était la plus élevée entre 45 et 74 ans. Avant 45 ans, la prévalence de la PR est estimée à environ 0,1 %.2 Une étude sur l’impact de la PR sur la vie professionnelle menée par l’Association Nationale de Défense contre l’Arthrite Rhumatoïde (ANDAR) montre que 74,6 % des répondants sont actifs.3

Spondyloarthrite4

Rhumatisme Psoriasique5

Arthrose6

Fibromyalgie7

Sa prévalence est estimée à 0,19 % 9 à 10 millions de personnes

(17 % de la population française)

Peu d’études existent en France sur cette pathologie. Une

étude datant de 2006 indiquait qu’environ 680 000 personnes étaient concernées par cette maladie

Entre 30 et 50 ans

Après 40 ans

90 % des patients ont moins de 60 ans. La proportion de patients entre 45 et 55 ans est la plus importante

  1. Kahn MF. Peut-on estimer l’incidence et la prévalence de la polyarthrite rhumatoïde en France ainsi que leur évolution ? Revue du rhumatisme 2004 ; 71: 180-82

  2. Guillemin F et coll. Prevalence of rheumatoid arthritis in France : 2001. Ann Rheum Dis 2005 ; 64 : 1427-30.

  3. ANDAR, UCB. Etude PReT, l’impact de la PR sur votre vie profesionnelle, parlons-en ! 2014

  4. Enquête épidémiologique Nationale EPIRHUM, F. GUILLEMIN, France, SFR 2002

  5. Saraux A. Épidémiologie des maladies rhumatismales en France. Rev Rhum 2007; 74 : 9-11.

  6. Claude Le Pen Revue du Rhumatisme 72 (2005) 1326–1330

  7. HAS. Syndrome fibromyalgique de l’adulte, rapport d’orientation. Juilllet 2010

    IDÉES FAUSSES SUR LES MALADIES RHUMATISMALES CHRONIQUES, CE QU’IL FAUT EN PENSER…

    «

    «

    Les maladies rhumatismales sont des maladies de l’usure associées au vieillissement, on ne peut rien y faire ; elles entrainent le ralentissement de la personne (et sa mise à l’écart) dans un monde qui va de plus en plus vite »

    «

    La douleur indique le niveau d’usure »

    «

    Seuls le repos et l’inactivité réduisent la douleur »

    «

    Parler de ses douleurs dans l’entreprise, c’est un signe de fragilité. Surtout pour un homme »

    La maladie rhumatismale est invisible,

    «

    ce n’est pas du sérieux ! Ce n’est pas grave par rapport à une maladie « mortelle »

    «

    Avec une arthrose on finit dans une chaise roulante »

    «

    La maladie ne peut être que source d’arrêts de travail à répétition »

    «

    Une personne qui demande une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé ne souhaite pas travailler »

    «

    Les activités physiques sont délétères dans les rhumatismes »

    «

    Travailler à la maison n’est pas possible, il faut un poste adapté, cela coûte cher »

    Le monde du travail est un milieu stressant or,

    le stress peut causer ou aggraver la maladie, c’est pour cela qu’il n’est pas recommandé de travailler lorsqu’on est atteint de pathologies rhumatismales »

    «

    Il est vrai que, lorsqu’elles ne sont pas prises en compte, ces maladies rhumatismales ont un impact sur la vie professionnelle des personnes concernées. Il s’agit de pathologies qui, malgré les traitements, sont évolutives et peuvent avoir des conséquences plus ou moins importantes à certains moments : poussées, période de fatigue… Cependant, on sait aujourd’hui qu’il est possible de travailler et même que le travail est un facteur thérapeutique de motivation !

    Il est beaucoup question de travail dans mes relations avec les médecins. Pour moi, la question de travailler est essentielle. Si je suis bien soignée, alors je peux travailler.

    La difficulté est de trouver le bon équilibre : travailler suffisamment mais pas trop non plus. »

    «

    B. atteinte de Polyarthrite rhumatoïde

    Le travail est un facteur thérapeutique de motivation, avec un traitement adapté et un suivi régulier on peut rester actif… »

    Professeur Serge Perrot – Rhumatologue à l’hôpital Cochin

    Avant même d’entrer dans le monde du travail, il est important de garder en tête que les compétences acquises durant la formation de chacun pourront être utiles dans différents types de postes. Il s’agira ensuite de choisir son activité en fonction des éventuelles incompatibilités qu’il pourrait y avoir du fait de sa maladie. Ces questions peuvent bien entendu être abordées avec votre rhumatologue et votre médecin traitant. Ils pourront vous aider à bien identifier les limitations qui peuvent être causées par votre maladie.

    Une fois en activité, ces pathologies peuvent interagir avec le travail (douleur, fatigue, arrêts de travail…). Il est donc nécessaire d’anticiper les adaptations possibles en coordination avec les professionnels de santé (dont le médecin du travail) et, si on le souhaite, sa direction.

    Grâce à un traitement adapté, un suivi régulier et éventuellement une prise en charge adaptée au sein de l’entreprise, il est possible de rester actif !

  8. HAS. Polyarthrite rhumatoïde : aspects thérapeutiques hors médicaments et chirurgie – aspects médico-sociaux et organisationnels. Mai 2007.

    HANDICAP, APTITUDE, INVALIDITÉ : COMMENT LES DISTINGUER ?9

    Qu’est-ce que le handicap ?

    Est défini comme handicap l’ensemble des limitations ou incapacités quelqu’en soit leur cause. La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, définit pour la première fois la notion de handicap :

    « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »

    Toutes les maladies rhumatismales chroniques n’entraînent évidemment pas de handicap. Il n’y a pas de maladies qui font automatiquement qualifier la personne de « handicapée ». En effet, le handicap n’est pas toujours fonction de la gravité de la maladie chronique. Il est évalué principalement en fonction des conséquences de la maladie chronique, conséquences entraînant une perte de fonction (ex. périmètre de marche, station debout, préhension…). Le handicap est le résultat du désavantage social et de la perte d’autonomie générés par la maladie (ex. traitement) et ses conséquences (ex. des séquelles). On parle aujourd’hui de situation de handicap, qui résulte des limitations de la personne devant une situation donnée. Cette situation est évaluée par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) sur la base de certificats médicaux renseignés par votre médecin traitant, votre médecin interniste ou votre rhumatologue.

  9. Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées

Qu’est-ce que l’aptitude au poste de travail ?

Seul le médecin du travail peut se prononcer sur l’aptitude médicale au poste du salarié ; il apprécie l’adéquation entre l’état de santé d’un salarié et sa situation réelle de travail. Si besoin, il propose les aménagements nécessaires. Le médecin traitant pourra prescrire un ou plusieurs arrêts de travail temporaires si nécessaire. Vous devrez rencontrer le médecin du travail si un aménagement de poste ou d’horaires est souhaitable.

Qu’est-ce que l’invalidité ?

L’invalidité constate la réduction de la capacité de travail et/ ou gain du salarié ; elle est évaluée et prononcée par le médecin-conseil de la Sécurité Sociale, de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) ou du Régime Social des Indépendants (RSI) et s’apprécie par rapport à la capacité de travail restante et à l’ensemble des possibilités d’emploi existant pour le salarié. L’invalidité et l’inaptitude sont deux notions très différentes et totalement indépendantes l’une de l’autre. Un salarié inapte ne sera pas nécessairement considéré comme invalide au titre de la Sécurité Sociale et réciproquement, une personne invalide n’est pas nécessairement inapte à un poste donné ni même inapte au travail.

Les faux amis !

Il existe une différence entre la pension d’invalidité destinée à compenser la perte de salaire qui résulte d’une réduction de la capacité de travail et la carte d’invalidité dont l’obtention est basée sur le handicap et qui donne droit à certains avantages et facilite la vie quotidienne (www. service-public.fr).

NB : aucun dispositif de reconnaissance d’invalidité, d’incapacité… ne vous empêchera de travailler. Il n’existe JAMAIS d’interdiction de travailler. Il n’existe pas d’inaptitude au travail en général. Pour les personnes au RSI, depuis janvier 2016, la pension d’incapacité totale et définitive permet quand même de reprendre une activité.

La reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) :

Depuis la loi du 11 février 2005 9, les maladies chroniques évolutives sont

reconnues comme un handicap. Les personnes malades peuvent demander le statut de travailleur handicapé. Et il s’agit du seul moyen de faire reconnaître la maladie dans le monde du travail. Cependant il n’existe aucune obligation légale d’informer son employeur de l’obtention de la RQTH. Cette dernière est temporaire, elle est attribuée pour une durée de 1 à 10 ans et est éventuellement renouvelable. Toute demande de RQTH doit être faite auprès de la MDPH ou MDA

= Maison départementale de l’autonomie (selon les départements). La RQTH donne droit pour le salarié, à des aides pour l’insertion dans l’emploi, au conseil et aux services des opérateurs d’insertion et des fonds de compensation.

Si le salarié informe l’employeur de l’obtention de la RQTH, la RQTH permet aussi d’accéder à des interventions pour aménager le poste de travail et à des formations professionnelles. L’entreprise peut bénéficier de conseils et de l’assistance des opérateurs d’insertion et d’aides financières et techniques des fonds de compensation de handicap au travail (Agefiph, FIHPHFP). Le salarié qui a reçu la RQTH compte dans l’effectif en tant que personne handicapée dans son quota légal.

Le choix de faire une demande de RQTH et/ou d’en parler à votre employeur doit donc être fait en fonction de votre situation personnelle. Votre médecin traitant pourra vous accompagner dans cette réflexion et, si vous décidez de déposer une demande de RQTH à la MDPH, c’est lui ou votre rhumatologue ou votre médecin interniste qui vous délivrera un certificat médical à fournir à la MDPH. Il convient donc d’y consacrer du temps pour apporter le maximum de renseignements sur les résultats biologiques, l’état clinique et psychologique ainsi que sur les répercussions de la maladie et des traitements dans votre quotidien.

De plus, depuis la loi du 11 février 2005, les entreprises ont une obligation de non-discrimination et d’égalité de traitement vis-à-vis des personnes handicapées pour leur accès à l’emploi et pour leur maintien dans l’emploi et leur évolution de carrière. Pour les entreprises ayant des représentants du personnel, la négociation sur l’emploi des personnes handicapées et le « droit à la compensation » du handicap sont obligatoires.

  1. Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées

    «

    Je trouve que pour moi en tant que malade, c’est difficile d’accepter ce mot de handicap.

    Je préfère l’idée de la reconnaissance que

    ma maladie me handicape pour certaines actions. Mais depuis ma reconnaissance de travailleur handicapé, en fait mon parcours a changé

    et s’est amélioré en lien avec la reconnaissance de ce handicap. »

    G. atteint de rhumatisme psoriasique

    PRÉPARER SON ENT RÉE DANS L A V IE AC T IV E

    1

    PRÉPARER SON ENTRÉE DANS LA VIE ACTIVE

    Avant même de se positionner sur le marché du travail, il est normal de se poser la question de l’orientation professionnelle. Quel métier choisir ? Quel impact peut avoir ma maladie sur ma future activité professionnelle ? Lorsque l’on est atteint de maladies rhumatismales chroniques, il est important de prendre en compte la pénibilité de son futur emploi. La maladie est indéniablement une contrainte mais elle ne doit pas être un critère de choix de son parcours professionnalisant ou universitaire. Il est nécessaire de s’orienter en fonction de ses envies et aspirations personnelles. En effet, les compétences acquises durant les études seront quasi toujours communes à plusieurs types d’activités professionnelles. N’hésitez pas à vous rapprocher d’une association de patients, vous pourrez échanger avec d’autres personnes ayant été confrontées au même questionnement que le vôtre quant à leur orientation professionnelle.

    «

    C’est en me rapprochant d’une association de patients que j’ai appris que je pouvais bénéficier de temps supplémentaire pour passer les épreuves de mon baccalauréat. »

    J. atteint de spondyloarthrite

    Si vous choisissez de suivre un parcours universitaire, sachez qu’il existe des dispositifs spécifiques pour les jeunes en situation de handicap. Afin de choisir l’établissement d’enseignement supérieur où vous conduirez vos études en toute connaissance de cause, vous pouvez prendre contact avec la mission handicap de votre future université ou école alors que vous êtes encore lycéen. Il sera possible d’effectuer une visite de l’université ou de l’école.

    Dans un deuxième temps, l’équipe de la mission handicap pourra vous accompagner dans le processus d’inscription. Une fois inscrit, la mission handicap établira avec vous un plan d’accompagnement de votre année universitaire. Ce dernier dépendra du handicap subi et tiendra compte de votre projet d’études et d’insertion professionnelle. Si nécessaire, des aménagements d’épreuves et de cursus pourront être définis. Ce plan est effectif après accord d’un médecin du service de médecine préventive des étudiants et signature par le Président de l’université. Un autre objectif de la mission handicap est de sensibiliser la communauté universitaire aux situations de handicap.

    Quelques exemples d’aménagement mis en place par la mission handicap10 :

    • Étalement des Unités d’Enseignement sur plusieurs semestres

    • Utilisation d’un matériel technique spécifique

      PRÉPARER SON ENT RÉE DANS L A V IE AC T IV E

    • Secrétariat ou assistance d’un interprète pour les cours et examens

    • Adaptation du mobilier

    • Temps majoré pour les examens

    • Adaptation des sujets d’examens

    • Adaptation du calendrier de certains examens

      Il existe également des aides et dispositifs extérieurs aux établissements. Le ministère de l’Éducation Nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche propose par exemple la plateforme HandiU : www.handi-u.fr, au service des élèves et étudiants en situation de handicap. Vous y trouverez des informations relatives aux formations et orientations possibles, des ressources documentaires et la liste pratique des conditions d’accessibilité, d’accueil et d’accompagnement de chaque établissement de l’enseignement supérieur (nom des responsables d’accueil, organisation des études, supports matériels, aides humaines, modalités d’examen, transports, logement, restauration).

      La FÉDÉEH (Fédération Étudiante pour une Dynamique Études et Emploi avec un Handicap) Ayant pour mission d’optimiser les conditions de formation et d’insertion professionnelle des jeunes handicapés peut aussi être une ressource. Elle propose des actions en fonction des différentes étapes du parcours :

    • en amont des études : tutorat étudiant d’élèves handicapés du secondaire, animations sur les salons d’orientation post-bac…

    • durant les études : évènements sportifs, actions de sensibilisation des étudiants au handicap, attribution de bourses ayant pour objectif de conforter des parcours d’étudiants ayant un projet de licence ou de master en levant certains obstacles (financiers par exemple) liés à leur situation de handicap…

    • après les études au moment de l’insertion professionnelle : organisations de rencontres entre les étudiants, jeunes diplômés en situation de handicap et les employeurs

      Savez-vous que ?

      En cas de reconnaissance administrative du handicap,

      il existe des prestations spécifiques soumises à des critères d’âge (< 60 ans) :

    • La limite d’âge de 28 ans pour déposer une première demande de bourses sur critères sociaux n’est pas opposable aux étudiants handicapés

      La limite d’âge habituelle de 26 ans pour devenir apprenti ne s’applique plus

    • Les concours d’accès à la fonction publique sont accessibles sans aucune limite d’âge

  2. http://www.univ-paris3.fr/mission-handicap-21307.kjsp

    2

    SE FAIRE AIDER TOUT AU LONG DU PARCOURS PROFESSIONNEL

    La liste des professionnels et structures qui peuvent vous aider durant vos études ou dans la vie active est longue. Le choix a été fait, dans cette brochure de ne pas établir une liste exhaustive mais de proposer les acteurs principaux de la prise en charge de la santé au travail. Chacun d’entre eux sera en mesure de vous informer et de vous orienter vers d’autres structures d’aide et d’accompagnement.

    Deux terminologies sont utilisées pour cette profession :

    • le médecin du travail : dénomination utilisée dans la grande majorité des cas

    • le médecin de prévention de la fonction publique : dénomination spécifique à la fonction publique

      Le choix a été fait d’utiliser, dans cet ouvrage, le terme de médecin du travail.

      LE MÉDECIN DU TRAVAIL

      Il est le conseiller de l’employeur, des travailleurs, des représentants du personnel et des services sociaux, notamment sur :

    • L’amélioration des conditions de vie et de travail dans l’entreprise

    • L’adaptation des postes, des techniques et des rythmes de travail

    • La protection des travailleurs contre l’ensemble des nuisances Il assure le suivi médical obligatoire des salariés :

    • à l’embauche

    • périodiquement (périodicité variable selon le secteur d’activité)

    • à la reprise du travail après une absence d’au moins 30 jours

    • en visite de pré-reprise. Cette dernière est obligatoire pour les arrêts de plus de trois mois mais peut être demandée à tout moment par le(la) salarié(e), sans en informer l’entreprise, quelle que soit la durée de son arrêt de travail.

    • Il peut recevoir tout salarié qui sollicite un entretien

      Comme tout médecin, il est soumis au secret médical. C’est un spécialiste qui connait l’entreprise et le poste de travail. Il constitue un lien indispensable entre le salarié et le l’équipe de direction. Il se prononce sur l’aptitude médicale au poste de travail du salarié (et non à l’emploi en général). Il anime et coordonne une équipe d’intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP) : infirmiers du travail, ergonomes, psychologues du travail.

      Il peut proposer des aménagements de poste portant sur :

    • la charge de travail

    • les contraintes physiques

    • le temps de travail (qui sera prescrit par le médecin traitant)

    • les horaires, les pauses, le télétravail

    • l’adaptation ergonomique du poste

      Il peut demander un reclassement sur un autre poste en se basant toujours sur les autres capacités et orienter la personne vers des formations spécifiques.

      L’entreprise est tenue de prendre en compte ces propositions. Lorsque vous travaillez dans une petite ou moyenne entreprise, les services de médecine du travail sont externalisés. Vous pouvez cependant de la même manière demander un rendez-vous avec votre médecin du travail à tout moment (en plus des visites médicales obligatoires).

      LE MÉDECIN-CONSEIL

      Le médecin-conseil de la sécurité sociale (pour les salariés), de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) (si vous travaillez dans le monde agricole) ou du Régime Social des Indépendants (RSI) (si vous êtes indépendant). Les médecins-conseils ne font pas de consultations de soin ; ils examinent tous les éléments d’ordre médical qui commandent l’attribution des prestations de l’assurance maladie : soins, arrêts de travail, reprise du travail à temps partiel thérapeutique, invalidité,affection de longue durée (ALD)…

      LE MÉDECIN DE MÉDECINE PRÉVENTIVE UNIVERSITAIRE

      Il assure un suivi médical, préventif et d’éducation sanitaire aux étudiants. Les consultations sont gratuites et obligatoires à chaque année universitaire.

      L’ASSISTANT(E) SOCIAL(E)

      C’est une ressource essentielle ! ll ne faut pas hésiter à le/la solliciter. Ce professionnel pourra vous accompagner dans les démarches administratives pour vous aider à compléter mais aussi faire avancer vos dossiers. Il/elle pourra vous accompagner tout au long de vos démarches mais aussi vous informer et vous conseiller quant aux différentes structures existantes et sur vos droits. Vous pourrez trouver ces professionnels dans votre mairie, dans les services sociaux départementaux rattachés au conseil général de votre département, à l’hôpital, au sein de votre caisse de sécurité sociale, à la MDPH ainsi que dans certaines entreprises et associations.

      LA MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES (MDPH)

      Elle est chargée de l’accueil et de l’accompagnement des personnes handicapées et de leurs

      proches. Il existe une MDPH dans chaque département. Elle est en charge entre autre, de statuer sur les demandes de reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) (cf partie III), de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) (cf partie II et V). Elle peut mener un accompagnement vers l’insertion ou le maintien dans l’emploi et proposer une prime de reclassement et de formation professionnelle. Son champ de compétences est large et pour une étude personnalisée, il est conseillé de faire le point avec l’assistant(e) social(e). Il/elle sera le plus à même de vous accompagner dans les différentes demandes que vous pourrez faire à la MDPH.

      LA MISSION HANDICAP

      Les plus grandes entreprises sont dotées de missions handicap chargées de mettre en œuvre et développer la politique de l’emploi de personnes en situation de handicap dans l’entreprise. Ces missions s’appuient généralement sur des personnes formées à l’accompagnement des personnes en situation de handicap. En interne, elles peuvent aider les salariés à trouver leur place et travailler dans des conditions adaptées. La mission handicap est également présente dans les écoles et universités (cf partie III).

      CAP EMPLOI – MAINTIEN

      Ces services départementaux mettent à la disposition du salarié et de l’entreprise des conseillers qui pourront conseiller et accompagner les 2 parties dans les procédures à mettre en place : aménagement du poste de travail, reclassement, bilan de compétences…

      Avec l’accord du salarié, le Cap Emploi – Maintien est habilité à intervenir au sein même de l’entreprise. Il peut également proposer une médiation entre les différentes parties ainsi qu’un appui administratif (montage de dossiers, aides…).

      LES FONDS DE COMPENSATION AU TRAVAIL

      Il existe trois fonds principaux de compensation au travail ayant pour mission de favoriser l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées.

      Les entreprises sont tenues de déclarer chaque année les actions engagées en faveur de l’emploi des personnes handicapées : recrutement de salariés handicapés, sous-traitance auprès d’établissements d’insertion de personnes handicapées (ESAT : Établissements et Services d’Aide par le Travail), accueil de demandeurs d’emploi handicapés en formation… En deçà des 6 , elles versent une contribution aux fonds de compensation au travail. Ces derniers redistribuent ensuite l’argent récolté sous différentes formes : aides financières, techniques et humaines (aménagement du poste de travail, déplacements, formations…) via les entreprises, pour les personnes handicapées souhaitant s’insérer ou se maintenir dans l’emploi. Les fonds de compensation peuvent également jouer un rôle de conseil et d’accompagnement auprès des entreprises et de prévention du handicap auprès des travailleurs.

      Les 3 fonds de compensation au travail sont :

    • L‘Agefiph11 : Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des personnes Handicapées. L’Agefiph est présente dans tous les départements. Elle n’aide que les travailleurs handicapés du privé à s’insérer ou se maintenir dans l’emploi : salariés, demandeurs d’emploi, travailleurs indépendants et créateurs d’entreprise. Elle n’aide pas les étudiants, sauf dans le cadre d’un stage en entreprise ni les salariés de la fonction publique.

    • Le FIPHFP12 : Fond pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la fonction Publique. Le FIPHFP est représenté au niveau départemental par les Comités locaux, sous la présidence du Préfet.

    • L’Association OETH13 : Obligation d’Emploi pour les Travailleurs Handicapés. L’association OETH s’occupe des travailleurs handicapés du secteur sanitaire social et médico-social privé à but non lucratif.

  3. https://www.agefiph.fr/

  4. http://www.fiphfp.fr/

  5. http://www.oeth.org/

    «

    3 PARLER (OU NON) DE SA MALADIE DANS LE CADRE PROFESSIONNEL

    J’ai signalé ma maladie sur les conseils du médecin du travail qui a préconisé une RQTH. Je

    travaillais loin de mon domicile, les transports me fatiguaient beaucoup. La RQTH m’a permis d’obtenir des aides pour acquérir un véhicule avec boîte automatique.

    J’ai également pu aménager mes horaires

    (10h – 19h) ce qui me permet d’avoir davantage de temps pour le dérouillage matinal, lorsqu’il y en a un. C’est également positif pour mes trajets en voiture : moins de circulation et moins de temps de trajet ! De plus la RQTH n’a pas été un

    frein à mon évolution : j’ai même eu une promotion ! »

    B. atteinte de Polyarthrite rhumatoïde

    «

    Les maladies rhumatismales sont, la majorité du temps, invisibles et votre entourage professionnel ne peut pas savoir que vous êtes malade. Cela peut être un avantage si vous faites le choix de ne pas parler de votre maladie au travail. Mais cela peut aussi être source d’incompréhension si vous rencontrez des difficultés à réaliser vos tâches professionnelles du fait par exemple de douleurs ou de fatigue inhérentes à votre maladie.

    J’ai intégré un emploi de technicienne

    de laboratoire dans une petite structure. J’avais accepté la maladie et décidé de prendre le dessus sur elle. Je n‘ai donc pas informé l’employeur de peur de

    ne pas être recrutée. »

    «

    M. atteinte de Spondyloarthrite

    Les relations étaient de plus en plus difficiles avec mes collègues : le handicap

    n’étant pas visible, les attitudes allaient de la compassion à la suspicion. »

    C. atteinte de fibromyalgie

    Quoi qu’il en soit, la décision de parler de votre maladie sur votre lieu de travail vous appartient. Elle n’est pas facile à prendre et sera le fruit d’une réflexion personnelle. Il n’existe en aucun cas l’obligation légale d’informer votre entourage professionnel (dont votre employeur) de votre maladie. En conséquence, vous n’êtes tenu de répondre à aucune question relative à votre état de santé de la part de vos collègues ou de votre hiérarchie si vous ne le souhaitez pas.

    Un temps de réflexion personnelle pourra vous aider à prendre une décision. Il peut, par exemple, être utile de vous poser les questions suivantes et de prendre le temps d’y répondre par écrit :

    • Quelle est votre situation personnelle ? Votre état

      de santé : physique et moral, votre situation économique, familiale…

    • Quel est votre projet professionnel ? Quelle est la place et le rôle du travail dans votre vie ? Où en êtes-vous dans votre carrière professionnelle (recherche d’activité, début d’activité, maintien dans l’emploi, projet

      de changement… ?)

    • Quelles sont les spécificités de votre entreprise ? Taille de l’entreprise, secteur d’activité, productivité souhaitée…

    • Quelles sont les spécificités de votre poste ? Mode de transport pour vous rendre sur votre lieu de travail, nature de l’activité (poste sédentaire, avec des déplacements), pénibilité,

      horaires de travail, risques professionnels…

    • Quel est votre environnement de travail ? Quelles relations avez-vous avec votre hiérarchie,

    vos collègues, convivialité, conflits, esprit d’équipe…

    Il existe différentes méthodes de réflexion. Vous pouvez, par exemple, lister les avantages et les inconvénients de chacun des choix suivants, afin de construire une balance décisionnelle : parler de sa maladie au travail ou ne pas en parler. Pour aller encore plus loin, vous pouvez utiliser une double balance décisionnelle qui permet de pondérer chacun de vos arguments et ainsi, d’obtenir un total de pondération (peu important : note de 0 à 3 ; très important : note de 9 ou 10).

    PROBLÉMATIQUE : PARLER

    DOUBLE BALANCE DÉCISIONNELLE

    DÉCISION 1 : J’EN PARLE

    AVANTAGES

    (Chaque argument est à ponderer de 1 à 10)

    Argument 1 :

    Pouvoir rechercher une solution pour soi (personnalisée) et pour son entreprise. Permet par exemple un aménagement du poste, des horaires…

    Veillez à tout analyser avec le concours du médecin du travail qui peut être votre allié

    Argument 2 :

    Éviter l’épuisement professionnel (envie de pleurer, impression de ne pas

    s’en sortir…)

    Argument 3 :

    Éviter les répercussions personnelles, sur le milieu familial

    Argument 4 :

    Accepter progressivement la maladie

    Total des pondérations

    INCONVÉNIENTS

    Pondération

    (Chaque argument est à ponderer de 1 à 10)

    Argument 1 :

    Peur de perdre l’estime du manager et des collègues, crainte pour pérennité de l’emploi

    Argument 2 :

    Susciter la pitié des collègues

    Argument 3 :

    Risque de perdre son emploi

    Argument 4 :

    Donner une image de perte de performance

    Argument 5 :

    Réduire les possibilités d’évolution professionnelle

    Total des pondérations

    Pondération

    DE MA MALADIE AU TRAVAIL

    DÉCISION   2   :   JE   N’EN   PARLE   PAS

    AVANTAGES

    (Chaque argument est à ponderer de 1 à 10)

    Argument 1 :

    Capitaliser sur ses aptitudes.

    Ne pas en parler au sein du collectif de travail permet de savoir s’adapter

    Argument 2 :

    Préserver son image personnelle

    Argument 3 :

    Se protéger du regard des autres

    Argument 4 :

    Accepter progressivement la maladie

    Argument 5 :

    Se sentir comme tout le monde

    Total des pondérations

    INCONVÉNIENTS

    Pondération

    (Chaque argument est à ponderer de 1 à 10)

    Argument 1 :

    Le fait de compenser fatigue et génère du stress

    Argument 2 :

    Ne pas bénéficier du soutien de ses collègues. Le risque de

    se sentir incompris

    Argument 3 :

    Mentir à ses collègues ….

    Argument 4 :

    être dans le déni des conséquences de la maladie sur le travail

    Argument 5 :

    Banaliser la maladie

    Total des pondérations

    Pondération

    Plusieurs interlocuteurs pourront vous aider dans cette réflexion. N’hésitez pas à associer vos proches à cette démarche. Parlez-en aussi à votre médecin traitant et votre rhumatologue. De plus, les associations de patients peuvent être un relais utile. Les bénévoles et salariés pourront vous aider à analyser la situation, à prendre du recul et vous accompagner dans votre cheminement. Au sein de l’entreprise, le médecin du travail restera l’interlocuteur privilégié qui pourra vous recevoir à tout moment selon vos demandes. Il est soumis au secret médical et respectera vos choix et décisions. Si vous choisissez de parler de votre maladie au travail, il peut aussi être intéressant de réfléchir à qui vous en parlerez et de quelle manière. La première personne à informer au sein de l’entreprise est bien entendu le médecin du travail. Il pourra vous aider dans le processus d’annonce de votre pathologie et être présent à vos côtés lorsque vous informerez votre direction et/ou vos collègues.

    Réfléchissez aux personnes à informer en priorité, celles qui pourront être aidantes et vous soutenir. En fonction des personnalités et vécus de chacun, l’annonce de votre maladie pourra avoir différentes répercussions. Soyez également vigilant aux mots utilisés. Certains peuvent faire peur aux employeurs et d’autres peuvent être mal compris. Par exemple, expliquez que vous êtes atteint d’une maladie invisible qui entraîne des douleurs permanentes. Expliquer avec des mots rassurants que vous êtes malade et que cela peut expliquer votre fatigue ou votre stress certains jours. Essayez de rester le plus factuel possible ou en tous cas de minimiser la part émotionnelle de votre discours afin de ne pas susciter des réactions telles que la pitié, la jalousie, l’énervement. N’hésitez pas à préparer votre discours. Vous pouvez, si cela vous semble utile, tester vos collègues en parlant au travail de la santé en général sans directement parler de vous. Vous pourrez ainsi vous faire une première idée de la palette de réactions possibles. Cependant, sachez que même si le fait de parler de votre maladie est utile pour vous et va vous permettre de changer des choses dans votre quotidien professionnel, vous serez confronté à tous types de réactions que vous ne pourrez anticiper.

    Débutez les échanges sur la maladie avec un collègue proche et parlez-en petit à petit avec les autres personnes de l’entreprise que vous souhaitez informer.

    En France, 1 personne sur 4 est atteinte de maladie chronique14. Il est donc possible que le fait de parler de votre maladie bénéficie à d’autres salariés : aménagements…

  6. http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/plan2007_2011.pdf

    «

    Grâce à la compréhension de mes collègues, j’ai pu continuer mon travail d’infirmière pendant plusieurs années.

    L’important dans cette maladie est de ne pas se laisser tomber. »

    «

    A. atteinte de Spondyloarthrite

    Au travail, je ne l’ai dit à personne. Mon supérieur hiérarchique m’a interrogé car il avait remarqué ma perte de poids et ma difficulté à marcher. Lors de la visite médicale annuelle,

    j’ai fait l’annonce au médecin du travail qui a immédiatement proposé un aménagement de poste. J’ai refusé de peur de freiner mon évolution professionnelle. Grâce à un environnement

    de travail compréhensif et un suivi régulier par

    le médecin du travail, j’ai toujours pu compenser. »

    «

    J. atteint de polyarthrite rhumatoïde

    L’aide est venue de certains collègues qui m’ont beaucoup soutenue. Le soutien est également venu des médecins (généraliste, rhumatologue et du travail). »

    C. atteinte de fibromyalgie

    T ROU V ER UN EMPLOI

    4

    TROUVER UN EMPLOI

    Avant de trouver un emploi (ou lorsque l’on souhaite changer d’emploi), il est possible de réaliser un bilan de compétences. Il peut être réalisé par toute personne en recherche d’emploi ou déjà en activité qu’elle soit malade ou non. En plus de faire un point sur vos envies, atouts, difficultés, compétences… des métiers vous seront présentés ainsi que les secteurs d’activités qui recrutent. Ce temps de réflexion personnel pourra vous permettre de mieux orienter et cibler vos recherches d’emploi. Le document de synthèse de ce bilan vous est notifié par écrit et est confidentiel. Plusieurs organismes peuvent financer tout ou partie de votre bilan de compétences : l’Agefiph, le Pôle emploi, Cap emploi ou même les entreprises dans le cadre du congé de bilan de compétences ou du plan de formation. Si vous souhaitez faire un bilan de compétences, parlez-en à l’assistant(e) social(e) et renseignez- vous auprès de la MDPH, du Cap emploi,du Pôle emploi ou de l’Agefiph.

    «

    J’ai du m’arrêter de travailler car avec ma maladie ce n’était vraiment plus possible. Je ne pouvais rester à la maison sans rien faire, je voulais absolument retravailler. Mon mari m’a conseillée de faire un bilan de compétences. J’y suis allée sans trop y croire. En plus de me permettre de faire le point sur mes aptitudes professionnelles, ce temps m’a permis de réfléchir à ce que j’avais

    vraiment envie de faire. J‘ai aujourd’hui un nouveau projet professionnel et je suis en formation

    pour me donner les moyens d’y arriver ! »

    P. atteinte de polyarthrite rhumatoïde

    En plus du bilan de compétences, il existe des organismes de formation vers lesquels vous pouvez vous orienter. Parmi eux :

    • l’AFPA15 (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes), propose un accompagnement des demandeurs d’emploi et des salariés pour favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi par des formations diplômantes permettant notamment de valider les acquis professionnels.

    • Le GRETA16, structure de formation de l’éducation nationale propose également des bilans de compétences, mais aussi des formations professionnelles pour

      adultes. Chaque GRETA (au moins un par département) peut vous renseigner si vous êtes à la recherche d’emploi que vous soyez ou non reconnu travailleur.

      T ROU V ER UN EMPLOI

    • Le site internet www.service-public.fr propose également des offres de formations. Pour exemple, la FAGERH (www.fagerh.fr) répertorie les formations en centre de reconversion professionnelle pour les personnes orientées par la CDAPH (Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées).

      Comme toute personne en recherche d’emploi, vous pouvez vous rapprocher du Pôle emploi pour être accompagné dans cette démarche. A ce niveau du parcours aussi se pose la question du secret de la maladie. En effet, il existe des structures d’aide aux demandeurs d’emploi titulaires de la RQTH. Il s’agit notamment de Cap emploi : réseau national composé de 107 organismes de placements spécialisés « Cap emploi » dont la mission est d’assurer l’orientation et l’accompagnement des personnes handicapées et des employeurs souhaitant les recruter. Cap emploi propose un suivi par un conseiller spécialisé sur la question du handicap au travail et vous donne accès à des offres d’emplois difficilement disponibles autrement. Pôle emploi dispose également de correspondants spécialisés dans le handicap qui accueillent les travailleurs ayant une RQTH.

      L’accompagnement par ces deux dispositifs est complémentaire et vous pouvez accéder à toutes les offres. L’Agefiph publie sur son site internet les offres d’emploi accessibles aux travailleurs handicapés des entreprises de son réseau. Ces dernières ne sont pas forcément disponibles à Pôle emploi, il peut donc être utile d’aller les consulter.

      Vous pouvez également vous rendre sur des sites tels que :

    • www.hanploi.com

    • www.service-public.fr

    • www.semaine-emploi-handicap.com

      Si vous avez connu des périodes de pause pour cause de soins ou d’hospitalisation, ne paniquez pas ! De nombreuses personnes non malades ont aussi des pauses dans leur parcours scolaire et/ou professionnel. Anticipez les réponses que vous donnerez si on vous interroge (et on le fera très certainement) quant aux périodes non travaillées qui apparaissent sur votre CV. Les spécialistes de l’insertion professionnelle (Cap emploi, Pôle emploi) et les associations de patients connaissent bien cette problématique. Ils vous donneront des conseils et petites astuces pour constituer votre CV mais aussi pour passer le cap du premier entretien. Si vous avez décidé de taire votre maladie, c’est votre choix ! L’employeur ou le recruteur n’a pas le droit de vous interroger sur votre état de santé. Ayez cela en tête et préparez une réponse si un temps de l’entretien est dirigé sur ce sujet.

  7. https://www.afpa.fr

  8. http://www.education.gouv.fr/

    cid50753/la-formation-continue-des-adultes- a-l-education-nationale.html

    5

    SE MAINTENIR DANS SON ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE ET PRÉPARER L’AVENIR

    Les maladies rhumatismales peuvent ne pas vous gêner dans votre activité et c’est une très bonne chose ! Afin de maintenir cette qualité de vie au travail, sachez que dans certaines situations professionnelles (gestes répétitifs, posture…) il peut être nécessaire d’anticiper une future gêne due à la maladie en en parlant avec le médecin du travail afin de réfléchir ensemble à un futur plan d’action en cas de nécessité. Une fois encore, il vous appartient d’évaluer votre situation et de déterminer s’il est utile d’en parler avec le médecin du travail. N’hésitez pas à prendre conseils et à recueillir des expériences auprès d’autres personnes concernées via les associations de patients. Il suffit parfois d’aménagements simples et peu couteux pour pouvoir continuer à travailler.

    «

    J’ai attendu d’être à la retraite pour envisager

    la pose d’une prothèse du genou. Si c’était à refaire, je l’aurais fait plus tôt. J’ai trop attendu et

    ma rééducation est plus difficile. J’avais peur que l’opération pourtant conseillée depuis 10 ans soit mal vue par mes collègues. Pourtant même si ça peut paraître moins grave que certaines maladies, on devrait pouvoir se soigner à temps ! »

    V. atteinte d’arthrose

    A l’inverse, la volonté de maintenir son activité à tout prix et ce en négligeant le poids de la maladie est délétère. La fatigue importante et les absences répétées, les hospitalisations pour intervention chirurgicale ou rééducation sont bien souvent les signes d’alerte indiquant que la situation actuelle ne peut plus durer. Une fois encore l’anticipation est de mise et plusieurs aménagements spécifiques du temps et de l’espace de travail peuvent être envisagés en collaboration avec le médecin du travail.

    LE TEMPS PARTIEL THÉRAPEUTIQUE

    Il s’agit d’une solution temporaire (les périodes de temps partiel thérapeutique sont comptabilisées dans les droits à congé de maladie) destinée à permettre une reprise progressive du travail à plein temps soit au poste initial soit à un poste aménagé. Cela n’implique pas uniquement l’allègement des heures travaillées, mais peut également porter sur la charge et le rythme de travail. Généralement, le temps partiel thérapeutique fait suite à un arrêt de travail qui prescrit « une reprise du travail à temps partiel thérapeutique ». Il est prescrit par le médecin traitant, le médecin interniste ou le rhumatologue. La demande est faite au médecin-conseil de la Sécurité Sociale avec l’accord de l’employeur et du médecin du travail. Ce dernier doit formuler un avis d’aptitude au retour du salarié (lors de la visite de reprise) quant aux conditions de la reprise. Il est cependant fortement conseillé de prendre contact avec le médecin du travail lors d’une visite de pré-reprise afin de préparer au mieux les conditions de cette reprise. Le temps de travail peut augmenter progressivement durant le temps partiel thérapeutique afin de se réadapter par paliers à une activité à temps plein. Il est à noter que le temps partiel thérapeutique ne correspond pas forcément à un mi-temps.

    LA MISE EN INVALIDITÉ DE LA SÉCURITÉ SOCIALE

    L’invalidité est un statut accordé, sur des critères de santé, par le médecin conseil de la Caisse d’assurance maladie des travailleurs salariés, de la MSA ou du RSI. Elle est systématique après 3 ans d’arrêt maladie mais peut aussi être demandée par la personne malade. Le code de la Sécurité sociale définit 3 catégories d’invalidité :

    • Catégorie 1 : Si vous êtes capable d’exercer une activité professionnelle rémunérée, vous êtes classé en 1re catégorie.

    • Catégorie 2 : Si vous ne pouvez plus exercer d’activité professionnelle, vous êtes classé en 2e catégorie.

    • Catégorie 3 : Si vous ne pouvez plus exercer d’activité professionnelle et que vous avez besoin de l’aide d’une personne pour vous assister dans les gestes essentiels de la vie courante, vous êtes classé en 3e catégorie.

      Source : www.ameli.fr

      «

      L’AFLAR m’a guidée pour m’organiser en télétravail l’assistance sociale, ma mairie m’ont aidée pour les formulaires. Mon médecin m’a fait un certificat. Le certificat médical a dû être refait car il n’était pas assez détaillé pour mon employeur, il faut donner tous les détails possibles sur les problèmes provoqués par la maladie, par exemple la difficulté à rester bloquée en

      situation assise longtemps. Mon employeur et moi sommes d’accord pour qu’il vérifié si besoin mon temps de travail et mes plages horaires de travail. »

      M. atteinte d’ostéoporose vertébrale

      Notons que quelle que soit la catégorie à laquelle vous appartenez, il est possible de continuer à travailler. Ce classement dans une catégorie n’est pas définitif ; une personne peut par exemple passer de la 2e catégorie à la 1re si son état de santé s’améliore. Cette classification n’est pas connue de votre employeur. Il existe une pension d’invalidité versée par la Sécurité sociale et destinée à compenser la perte de salaire liée à la réduction de votre temps de travail. Pour obtenir cette pension d’invalidité, il est nécessaire de remplir des conditions spécifiques concernant l’âge et le nombre d’heures travaillées. Son calcul est complexe. Il est fondé sur le salaire de référence et dépend également de la catégorie d‘invalidité qui vous a été attribuée.

      ???? Calcul de la pension en % sur la base du salaire annuel moyen perçu pendant les 10 meilleures années d’activité

      Pension d’invalidité première catégorie

      Pension d’invalidité deuxième catégorie

      Pension d’invalidité troisième catégorie

      Source : www.ameli.fr

      30 %

      50 %

      50 % + majoration tierce personne

      En complément de la pension d’invalidité, si celle-ci est d’un faible montant, vous pouvez bénéficier d’une Allocation Supplémentaire d’Invalidité (ASI). L’ASI est versée par la même caisse que la pension d’invalidité (Sécurité sociale, MSA ou RSI).

      Pour les adultes en situation de handicap ayant de faibles revenus, la pension d’invalidité peut aussi être complétée par l’Allocation Adulte Handicapé (AAH). L’AAH est attribuée, sous conditions de ressources, par la MDPH aux adultes dès l’âge de 20 ans. Elle est versée par les Caisses d’Allocations Familiales (CAF) ou la MSA. En cas d’attribution possible des deux prestations, la CAF choisira de verser l’AAH, qui est supérieure au RSA. .

      Si vous êtes indépendant, commerçant ou exploitant agricole, vous ne pouvez pas bénéficier d’un temps partiel thérapeutique. Vous pouvez cependant cumuler les revenus de votre activité avec une pension d’invalidité. Dans le cas où vous avez une assurance complémentaire, adressez-vous directement à elle.

      Il est important d’anticiper les suites de votre mise en invalidité avec le médecin du travail, l’assistant(e) social(e) de la sécurité sociale et votre employeur.

      L’AMÉNAGEMENT DU POSTE DE TRAVAIL

      «

      Dans mon entreprise, la direction a fait le choix de proposer une journée de télétravail par semaine aux salariés qui le souhaitaient. J’ai sauté sur l’occasion !

      Cela me permet de couper ma semaine en deux. Le jour où je travaille de chez moi, je n’ai pas le stress des trajets (souvent douloureux quand ils durent longtemps) et je suis très efficace dans mon travail ! »

      M. L. atteinte de fibromyalgie

      L’aménagement du poste de travail peut se faire à tout moment. Les aménagements dont bénéficie le travailleur sont personnalisés et étudiés avec les différents médecins : médecin traitant et/ou spécialiste et médecin du travail. Il peut s’agir d’aménagements d’horaires mais aussi de la charge, du rythme de travail ou des outils de travail. Seul le médecin du travail peut établir la fiche d’aptitude destinée à l’employeur et détaillant les demandes d’aménagement. Le médecin du travail est le lien entre vous-même, vos médecins et l’employeur.

      La RQTH permet l’ouverture d’aides financières pour l’aménagement du poste de travail. Si vous bénéficiez de la RQTH, vous et votre entreprise pourrez être accompagnés par Cap Emploi – Maintien pour l’aménagement de votre poste de travail (conseils, intervention d’ergonomes…) et bénéficier d’aides financières via les fonds de compensation au travail (Agefiph, FIPHFP, l’Association OETH).

      Les difficultés rencontrées dans votre activité professionnelle peuvent être de différentes natures du fait de votre pathologie, de votre métier et de votre lieu de travail. Vous pourrez par exemple avoir besoin d’adapter vos horaires de travail (horaires décalés) du fait du temps de transport, de la fatigue ou de la lenteur à réaliser certaines tâches. Une réorganisation physique de votre poste pourra aussi être nécessaire : position de travail (siège, position du dos…)

      Parmi ces aménagements, pensez au télétravail ! Cela peut être une grande aide pour le maintien dans l’emploi notamment en limitant le nombre de déplacements ! Cette organisation nouvelle du travail est de plus en plus souvent envisageable dans différentes activités mais elle ne s’improvise pas ! Réfléchissez et planifiez cet aménagement en concertation avec votre direction et le médecin du travail. Définissez clairement les jours et horaires de télétravail ainsi que les conditions matérielles nécessaires à sa bonne réalisation (investissements assumés par l’employeur : matériel informatique, téléphonique, coûts de connexion…). Prévoyez une période de test du télétravail. Cela vous permettra d’identifier d’éventuelles limites et, en lien avec votre employeur et le médecin du travail, de procéder à des ajustements. Si ce mode de fonctionnement ne vous convient pas, vous pourrez ne pas maintenir cette activité.

      En plus des aménagements sur votre lieu de travail, vous pouvez bénéficier d’aides à la mobilité et aux déplacements professionnels. En effet, le temps et / ou la pénibilité de trajet pour se rendre sur son lieu de travail sont souvent des causes de cessation d’activité professionnelle.

      Or, vous pouvez bénéficier d’aides financières pour l’aménagement de votre véhicule ou pour l’acquisition d’un véhicule (avec aménagements si nécessaire).

      Ces deux aides peuvent être complétées par la prestation de compensation du handicap (PCH) destinée à financer les besoins liés à la perte d’autonomie (aides humaines, techniques, aménagements du véhicule, du domicile…). La PCH est attribuée par la MDPH. Il existe également une aide ponctuelle aux trajets (sur contre-indication médicale de l’utilisation des transports en commun) et une aide forfaitaire pour le financement du surcoût nécessaire pour passer le permis de conduire.

      Pour tous ces aménagements prenez conseil auprès des professionnels compétents :

      Cap Emploi – Maintien, la MDPH, le médecin du travail, l’assistant(e) social(e) et même les associations. Vous pourrez ainsi solliciter les aides auxquelles vous pouvez prétendre en fonction de votre situation.

      Si vous êtes travailleur indépendant

      si vous êtes reconnu handicapé d’un point de vue administratif, et que souhaitez exercer une activité non salariée, vous pouvez bénéficier d’aides spécifiques à savoir :

      • la convention d’installation pour l’achat ou l’installation de l’équipement nécessaire à l’exercice de la profession

      • la reconnaissance de la lourdeur du handicap : aide financière étudiée et accordée par l’Agefiph

      • l’aide au maintien dans l’emploi : aide étudiée par Cap Emploi – Maintien

      • l’aide aux déplacements professionnels, sauf pour le permis de conduire.

        Les demandeurs d’emploi handicapés inscrits au Pôle emploi bénéficient d’aides à la création et reprise d’entreprise incluant :

      • l’accompagnement par un prestataire spécialiste de la création d’entreprise

      • une trousse première assurance avec 3 garanties : multirisque professionnelle, prévoyance accident, maladie et santé

      • une aide financière forfaitaire au démarrage de l’activité en complément d’un apport en fonds propres.

      RECLASSEMENT EN INTERNE

      À l’issue de l’étude du poste de travail, des conditions de travail et d’examens médicaux du salarié, le médecin du travail peut déclarer le salarié inapte à son poste de travail pour des raisons de santé. Dans ce cas de figure, l’employeur doit proposer une possibilité de reclassement au sein de l’entreprise c’est-à-dire une mutation à un autre poste.

      TÉLÉ TR AVAIL E T RHUMATISMES

      6

      TÉLÉTRAVAIL

      ET RHUMATISMES 17

      Le télétravail offre un soulagement mais doit remplir plusieurs conditions.

      Dispensant des trajets, des manœuvres de parking, permettant une gymnastique de délassement, des séances de rééducation et des consultations à des horaires moins contraints, le télétravail ménage aussi des moments de repos bienvenus. Mais le poste doit être au moins aussi ergonomique que dans l’entreprise ; l’employeur doit fournir les aides telles que « souris », repose-pieds, siège adapté, pupitre, lampe de bureau réglable, etc., selon ce qui a fait la preuve de son utilité au poste habituel. Les règles de cybersécurité doivent être clarifiées et détaillées avant le début des activités.

      Au domicile, le lieu du travail doit être calme, exposant à peu d’interruptions par autrui, être silencieux et personnalisable. Il est logique de fixer auparavant ce que doit être la tâche, ses horaires, et prévoir un compte rendu du travail effectué ; cette mesure permet d’éviter les soupçons d’oisiveté, de préciser les procédures à corriger (souvent des contraintes de bureautique), de donner à l’agent la preuve (gratifiante) de la tâche accomplie.

      Le sentiment d’appartenance à une équipe peut être préservé par divers procédés : numéro de téléphone interne à l’entreprise conservé et « basculé » automatiquement vers le téléphone personnel du collaborateur, mise en commun du tableau de service, visioconférences programmées, même brèves, menant par oral et sans délai à bien des ajustements et de dénouer certaines tensions latentes. Il est aussi utile de faire savoir que si la satisfaction du travailleur s’émousse, il peut le faire savoir sans s’exposer à des critiques et que le « tout télétravail » n’est pas idéal.

  9. REUMAVID, TELETRAVAIL. https://www.aflar.org/2022/01/20/reumavid-teletravail/

TÉLÉ TR AVAIL E T RHUMATISMES

CHANGER D’ORIENTAT ION PROFE S SIONNELLE OU QUIT T ER L’EMPLOI

7

CHANGER D’ORIENTATION PROFESSIONNELLE OU QUITTER L’EMPLOI

«

Titulaire de la Fonction Publique Territoriale dans une mairie, j’ai été inapte à mon poste et aucun reclassement professionnel ne s’est présenté. J’ai tout perdu, je n’avais plus de rémunération. Que faire ?

Démissionner de la Fonction Publique pour essayer de rebondir. J’ai repris mes études pour pouvoir passer un diplôme et j’y suis arrivé. Passer

du métier « Technique » au métier « administratif » n’a pas été simple, mais à force du temps tout est rentré dans l’ordre.

Je suis aujourd’hui très satisfait de cette reconversion professionnelle. »

C. atteint de spondyloarthirte

Malgré les dispositifs existants pour aider les personnes atteintes de maladies rhumatismales chroniques à maintenir leur activité professionnelle, certaines personnes doivent réfléchir à un changement d’orientation professionnelle. Ceci n’est pas simple et bien souvent, il est difficile de définir seul et de manière claire un nouveau projet professionnel. Pour être accompagné dans cette démarche, vous pouvez avoir recours, dans un premier temps, au bilan de compétence (cf partie IV). Si vous avez une idée du domaine d’activité vers lequel vous souhaitez aller, vous pouvez accéder à des formations professionnelles via des organismes tels que le GRETA ou l’AFPA qui ont pour objectif de favoriser le maintien dans l’emploi (cf partie IV). L’accès à des formations pour adulte peut être facilité si vous avez la RQTH et que votre employeur actuel en est informé.

CHANGER D’ORIENTAT ION PROFE S SIONNELLE OU QUIT T ER L’EMPLOI

Afin de structurer votre projet professionnel, vous pourrez être accompagné par les opérateurs d’insertion classiques (Pôle emploi) ou spécialisés dans le handicap (Cap Emploi, Agefiph…). Pour recenser et fédérer les interventions de ces différents acteurs territoriaux qui œuvrent dans le champ de l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés, il existe, au niveau régional, les plans régionaux d’insertion professionnelle des travailleurs handicapés (PRITH).

Ces derniers s’articulent autour de 4 axes :

  • l’accès à la formation professionnelle

  • l’accès à l’emploi

  • la sensibilisation des employeurs privés et publics

  • le maintien dans l’emploi

N’hésitez pas à vous y référer pour y voir plus clair !

Lorsque les difficultés professionnelles liées à la maladie sont trop importantes ou suite à un arrêt de travail long, le médecin du travail peut estimer que la poursuite de l’activité au poste actuel n’est plus possible. Dans ce cas de figure, vous rencontrerez une première fois le médecin du travail qui vous déclarera inapte à votre poste et proposera un reclassement professionnel. Si aucune solution de reclassement n’est envisageable ou si vous refusez un poste proposé, vous rencontrerez une seconde fois le médecin du travail et à l’issue de cette procédure, votre employeur procèdera à un licenciement pour inaptitude médicale. Vous pouvez, ainsi que l’employeur, contester l’avis du médecin du travail en saisissant l’inspecteur du travail.

La contestation du licenciement est possible devant le conseil des prud’hommes.

SURTOUT NE DÉMISSIONNEZ PAS !

Dans le cadre d’un licenciement pour inaptitude médicale d’origine non professionnelle (ou maladie ordinaire par opposition au statut de « Maladie Professionnelle » contractée à l’occasion du travail), l’employeur est tenu de verser au salarié, ayant au moins un an d’ancienneté, l’indemnité légale de licenciement calculée selon l’ancienneté.

En plus des indemnités de licenciement, des aides sont mobilisables pour compenser la perte d’emploi (invalidité catégorie 3).

L’idéal à ce stade étant de faire un bilan avec l’assistant(e) social(e) pour être accompagné au mieux.

Travail et rhumatismes inflammatoires

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Santé Info Droits

https://www.defenseurdesdroits.fr/

RQTH – Reconnaissance de la Qualité de « Travailleur Handicapé »

https://travail-emploi.gouv.fr/emploi-et-insertion/emploi-et-handicap/rqth

AAH – Allocation Adulte Handicapé

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F12242

PCH – Prestation de Compensation du Handicap

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F14202

La rédaction de cette brochure a été réalisée par : EmPatient

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« Cette brochure est destinée à vous informer sur les conditions de travail des patients atteints de maladies rhumatismales chroniques. Les informations contenues dans cette brochure sont générales ; elles ne sont pas forcément adaptées à votre cas particulier. Ces informations ne peuvent en aucun cas se substituer aux conseils de votre médecin ou de votre pharmacien ou tout organisme accrédité. N’hésitez pas à leur demander des informations supplémentaires sur votre cas particulier.

Ce document ne se substitue pas aux recommandations des autorités de santé ou à celles des sociétés savantes. Pour plus d’information sur les conditions de travail des patients atteints de maladies rhumatismales chroniques, veuillez consulter votre médecin ou votre pharmacien. »

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