La crise de goutte est une maladie inflammatoire très douloureux de l'articulation. La crise apparaît de façon très brutale. L'articulation touchée est gonflée et rouge.
En France, la goutte affecte 0,9% de la population, soit environ 600 000 personnes. C’est le rhumatisme inflammatoire le plus fréquent chez l’homme, survenant après 40 ans. Chez la femme, la goutte survient plus tardivement (après 65 ans), le plus souvent due à la prise de diurétiques (pour une hypertension artérielle, par exemple). Le facteur de risque majeur de la goutte est une élévation du taux d’acide urique dans le sang (uricémie) supérieur à 60 mg/L, entraînant des dépôts d’acide urique dans et autour des articulations. Cependant, 10% des patients ayant une hyperuricémie développent une goutte ; 40% des goutteux ont un parent goutteux.
Le diagnostic de crise de goutte repose sur des arguments cliniques [homme, crise de goutte antérieure, survenue de la crise en moins de 24 heures, atteinte inflammatoire du gros orteil (douleur intense, augmentation de la chaleur locale, rougeur, tuméfaction), antécédent d’hypertension artérielle ou de maladie cardiovasculaire] et biologiques [taux d’acide urique dans le sang (uricémie) supérieur à 60 mg/L]. En cas de goutte atypique, le diagnostic nécessite la mise en évidence de cristaux d’acide urique (urate monosodique) dans l’articulation, ce qui nécessite une ponction de l’articulation.
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La crise de goutte touche le plus souvent le gros orteil (atteinte inflammatoire), dans 56 à 78% des cas lors de la première crise. Mais le pied, la cheville, le genou, les articulations des doigts, le poignet et le coude sont aussi souvent atteints. La crise s’arrête au bout d’une ou deux semaines. S’il n’y a pas de traitement, une deuxième crise survient le plus souvent moins de deux ans après la première crise, les crises devenant plus fréquentes pouvant toucher des articulations différentes, voire plusieurs articulations. La goutte chronique peut être une conséquence d’une goutte non traitée, associant une atteinte articulaire (clinique ou radiographique), douleur chronique et handicap, et apparition de dépôts sous-cutanés de cristaux d’acide urique (tophus), voire de calculs dans les reins relevés par une crise de colique néphrétique.
L’hyperuricémie est due le plus souvent à un défaut d’élimination de l’acide urique par le rein, d’origine génétique, et/ou à une surproduction d’acide urique (due notamment à une alimentation trop riche : viande rouge, fruits de mer, sodas sucrés) et à la prise d’alcool (comme la bière et les spiritueux). L’obésité et ses complications (hypertension artérielle, diabète, augmentation des lipides) est fortement associée à la goutte. Les maladies cardiovasculaires peuvent être conséquences de l’obésité et/ou de la goutte. Un mauvais fonctionnement du rein (insuffisance rénale ) peut être cause ou conséquence de la goutte. |
Moyens thérapeutiques :
Le traitement de la crise de goutte repose sur la colchicine à faibles doses et/ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (s’il n’existe pas de contre-indications de nature digestive, rénale ou cardiovasculaire, les corticoïdes (plutôt en injection intraarticulaire). La goutte est une maladie curable : lorsqu’elle devient symptomatique (crises douloureuses, tophus), il faut faire baisser le taux d’acide urique dans le sang au-dessous de 60mg/l, grâce à un traitement hypouricémiant (allopurinol, febuxostat) qu’il faut prendre à vie. Il faut arrêter la bière et les alcools forts, avoir une alimentation équilibrée, prendre en charge l’obésité et ses complications. L’éducation thérapeutique a une place fondamentale pour aider le goutteux à comprendre sa maladie et l’intérêt des traitements.
Validation par le Pr Chalès : Mars 2015 Pour toute information complémentaire concernant la goutte, n’hésitez pas à consulter le site internet CrisedeGoutte.fr