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Laurent Grange, MD PhD

L’arthrose souffre d’un déficit d’image auprès de la société et des pouvoirs publics. Pourtant, l’impact de cette maladie sur le quotidien des personnes atteintes est important. Des efforts restent à faire pour une meilleure reconnaissance de la maladie et de la prise en charge des malades. Les états généraux de l’arthrose, organisés de septembre 2014 à juin 2015, ont fait émerger des propositions regroupées dans un livre blanc de l’arthrose. La mobilisation est en marche.

 

L’arthrose touche 17 % de nos concitoyens

– plus de 10 millions de Français – et pourrait monter à 22 % en 2030. Selon une estimation récente, le coût de l’arthrose en France en 2010 était de 3,5 milliards d’euros [1]. On estime par exemple que le coût par patient suivi par un médecin généraliste est de 763 euros par an [2].

En 2002, le coût était de 1,6 milliard d’euros [3]. Le poids financier de cette pathologie est de plus en plus important. Elle représente la seconde cause d’invalidité [4] et la première cause de consultation en médecine générale, après les pathologies cardio-vasculaires.

 

 

 

Pourtant, l’arthrose n’est pas considérée par la plupart de nos décideurs comme une vraie maladie.

Elle n’a par exemple jamais été prise en compte dans un plan santé ces dernières années. On parle, éventuellement, d’handicap ostéo-articulaire, sans la citer !

Pour les pouvoirs publics, l’arthrose n’est toujours pas un vrai problème de santé publique. Le déremboursement des anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL) – et celui probable de la viscosupplémentation
– prouve à quel point, au plan politique, la tendance est au désengagement de la prise en charge de l’arthrose.

La maladie souffre d’un évident déficit d’image. Le grand public tout comme les pouvoirs publics semblent considérer qu’il est normal de vieillir et de souffrir de ses articulations. Les autorités de santé estiment encore que le traitement, s’il existe, est “de confort”…

 

L’arthrose touche 17 % de nos concitoyens

– plus de 10 millions de Français – et pourrait monter à 22 % en 2030. Selon une estimation récente, le coût de l’arthrose en France en 2010 était de 3,5 milliards d’euros [1]. On estime par exemple que le coût par patient suivi par un médecin généraliste est de 763 euros par an [2].

En 2002, le coût était de 1,6 milliard d’euros [3]. Le poids financier de cette pathologie est de plus en plus important. Elle représente la seconde cause d’invalidité [4] et la première cause de consultation en médecine générale, après les pathologies cardio-vasculaires.

 

Défendre la cause des patients arthrosiques

Afin d’améliorer la reconnaissance de cette pathologie et de faire connaître les besoins des personnes malades, l’Association française de lutte antirhumatismale (Aflar) a été à l’initiative, fi n 2011, du regroupement des acteurs impliqués dans la prise en charge de l’arthrose [5].

Un groupe de réflexion, nommé Alliance nationale contre l’arthrose, s’est mobilisé pour lutter contre les idées reçues sur l’arthrose et améliorer la prise en charge de cette maladie.

Dans le même temps, l’Aflar a mené une expérience avec Allo Rhumatismes, un numéro d’écoute téléphonique (08 10 42 02 42) mis à disposition pour les patients souffrant de rhumatismes. De nombreuses personnes ont exprimé leur détresse et le fardeau que constitue l’arthrose : “J’ai de l’arthrose, on me dit que c’est normal, que je vieillis, que ce sont les rides de l’articulation ! Il n’y a rien d’autre à faire que de souffrir dans son coin…”

C’est ainsi que le projet de conduire les premiers états généraux de l’arthrose a émergé. En réalisant un tour de France, l’objectif était de réaliser un bilan de la prise en charge de l’arthrose, puis de formuler des propositions d’amélioration au travers du premier livre blanc de l’arthrose en France.

 

 

Les états généraux de l’arthrose

Étape 1 : site internet Stop-arthrose

En 2012, une campagne d’information a été menée, assortie de la création du site internet Stoparthrose [6], aujourd’hui une référence sur l’arthrose, avec plus de 395 000 visiteurs uniques depuis son lancement.

Étape 2 : enquête Stop-arthrose

Dans l’enquête Stop-arthrose [7] la parole a été donnée sur Internet aux patients souff rant d’arthrose périphérique, entre décembre 2012 et mai 2013. 4 650 personnes ont répondu à 113 questions en un temps moyen de 20 minutes. Près de 3 000 de ces questionnaires en ligne ont pu être exploités. Toutefois, quelques biais sont à noter : les répondeurs sont à l’évidence plus intéressés par leur santé, plus urbains et leur niveau de vie est plus élevé que la moyenne.

 

Qui sont-ils ?

Si 70 % sont âgés de 50 à 69 ans, 47 % ont moins de 60 ans.
40 % sont en activité professionnelle.
Les douleurs ont commencé avant l’âge de 40 ans pour 35 % d’entre eux.
Les genoux et les mains sont les articulations les plus sujettes à l’arthrose, chez ces répondants : 56 % souffrent d’arthrose des genoux, 50 % des mains, 34 % des hanches, 29 % des pieds.
Contrairement à une idée reçue, la maladie peut toucher aussi des patients jeunes.

Une prise en charge généraliste

Dans plus de la moitié des cas (51,7 %), c’est le médecin généraliste qui pose le diagnostic.
8 fois sur 10, il assure le suivi.
La médiane du diagnostic est calculée à 2 ans (le diagnostic a été fait pour la moitié en moins de 2 ans, pour l’autre moitié en plus de 2 ans), avec une moyenne à 4,2 ans.

Une qualité de vie altérée

Le quotidien des patients est à l’évidence fortement perturbé et la maladie est considérée comme un fardeau. Curieusement, la fatigue est signalée alors que réputée accompagner plutôt les rhumatismes inflammatoires (figure 1).

Des douleurs variables

La douleur et l’arthrose sont plus qu’étroitement liées (fi gure 2). La majorité des patients douloureux notent une exacerbation lors des variations météorologiques. Un tiers des patients signale des douleurs permanentes (les douleurs ne sont pas qu’exclusivement mécaniques chez ces répondants).

Une répercussion importante dans la vie quotidienne

Les patients expriment que l’arthrose est un fardeau lourd à porter :
• 89 % la jugent douloureuse ;
• 53 % ont peur du handicap ;
• 46 % ont le sentiment que l’arthrose les fait vieillir ;
• 46 % estiment qu’elle a un impact sur leurs loisirs et 36 % sur leurs déplacements ;
• 25 % qu’elle entraine des déformations physiques.

Des connaissances encore parcellaires

Plus de 20 % considèrent encore que l’arthrose est “une maladie de vieux”.
Les répondeurs savent que l’arthrose peut toucher toutes les articulations, qu’elle est liée à l’accélération de la destruction du cartilage certes, mais… 86,7 % pensent encore que l’arthrose est de l’usure du cartilage.

Un éventail de traitements

56 % prennent des médicaments : plutôt par voie orale (95 %) et aussi locale (37,3 %).
65 % ont recours à la kinésithérapie.
33 % ont subi une intervention chirurgicale prothétique, genou (40,9 %), pied ou hanche.
28,9 % se sont tournés vers les médecines non conventionnelles.
42,2 % ont des infiltrations de corticoïdes (genou, pouce, pied en tête).
26,7 % ont été traités par visco-supplémentation (genou et hanche essentiellement).

Les discussions récentes sur le déremboursement de la visco-supplémentation, qui permet de surseoir pour un temps à la chirurgie, inquiètent à juste titre. Par ailleurs, la presque totalité se disent insatisfaits de l’efficacité de la prise en charge de leurs douleurs… Les médecins devraient-ils se remettre en cause ?

Et l’activité physique !

27,7 % pratiquent une activité physique quotidienne.
32,3 % s’y adonnent de façon hebdomadaire.
45,7 % font de la marche rapide.
17 % de la natation.
16,9 %, du vélo en extérieur.
15,5 % du vélo d’appartement.
19,6 % ne pratiquent aucune activité physique. Un travail sur l’éducation thérapeutique est indispensable qui préciserait les limites des traitements médicamenteux et mettrait en lumière les bienfaits des modifications du mode de vie.

 

 

 

Étape 3 : panel citoyen

En juin 2014, un panel de patients citoyens s’est tenu à Paris sur 2 journées. Les 15 participants de ce panel ont émis des propositions d’amélioration de la prise en charge de l’arthrose regroupées sous 17 items.

Étape 4 : états généraux de l’arthrose

Les états généraux de l’arthrose se sont déroulés de septembre 2014 à juin 2015. Ils ont donné lieu à 10 tables rondes en régions.

 

Références

[1] Bertin P, Rannou F, Grange L, Dachicourt JN, Bruel P, Emery C, Grandfi ls N, Taieb C. Annual Cost of Patients with Osteoarthritis of the Hip and Knee in France. J Musculoskelet Pain 2014; 22: 356-64
[2] Grange L et col. Osteoarthritis in France the cost of ambulatory care in 2010. 2012 World Congress on Osteoathritis (Barcelone) : 26-29 avril 2012
[3] Le Pen C, Reygrobellet C, Gerentes I, Financial cost of osteoarthritis in France the «COART» France study. Joint Bone Spine 2005; 72: 567-70.
[4] Fautrel et col. joint bone spine2005 May; 72(3): 235-40
[5] www.afl ar.org
[6] www.stop-arthrose.org
[7] Enquête stop-arthrose Alliance contre l’arthrose / AFLAR communication orale décembre 2013 SFR.

 

 

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